Youtube bloqué et visa refusé

Le pouvoir chinois ne relâche pas la pression ces derniers jours. Bien au contraire, il continue d’agir sur tous les fronts. L’accès à Youtube, le site de partage de vidéos, est bloqué en Chine depuis le lundi 23 mars. Par ailleurs, l’Afrique du Sud a refusé son visa au Dalaï-lama qui devait participer à une conférence à Johannesburg.


Coïncidence, c’est au moment où Pékin remet en cause l’authenticité de la vidéo montrant une petite partie de la répression au Tibet (traduite ici sur Tibet-defacto), que le site de Google se retrouve bloqué. « Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations à vous fournir », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ca a le mérite d’être simple.

« Nombre de personnes ont à tort l’impression que le gouvernement chinois craint internet. En fait, c’est exactement le contraire », a assuré aux journalistes Qin Gang, le porte-parole. Il aurait pu ajouter: « Avec seulement 4 nœuds d’accès pour tout le pays, il est vraiment facile pour nous de le contrôler. C’est ce qui explique la lenteur exaspérante du débit ici. De plus nous avons développé des partenariats fructueux avec entre autres Google, Microsoft et Yahoo pour traiter certains termes non harmonieux comme “Tien’anmen” (qui renvoie à d’utiles infos touristiques) ou “dalaï” qui est banni. Baidu, notre propre moteur de recherche est lui aussi tout à fait sécurisé. Nous avons également simplifié l’usage d’Internet dans la riante province du Tibet en le coupant totalement. Mais j’ai oublié de vous parler de notre cyber-police. Une autre fois si vous le voulez bien. »

 

Pour ce qui est du refus de l’Afrique du Sud d’accorder un visa au Dalaï-lama, c’est assurément une énorme source de satisfaction pour Pékin qui rêve de le voir banni par le plus grand nombre de pays possibles.

Le chef spirituel tibétain devait participer avec d’autres prix Nobel à une conférence sur le football comme instrument de lutte contre le racisme et la xénophobie. Le gouvernement du pays qui doit accueillir la Coupe du Monde 2010, prétend ne pas avoir été influencé par Pékin pour sa décision, affirmant juste que « la présence du Dalaï-lama n’était pas du meilleur intérêt pour l’Afrique du Sud en ce moment ». Pourtant, des médias locaux ont eux dénoncé une pression de la part de Pékin comme le Sunday Independent qui cite Dai Bing, le ministre conseiller à l’ambassade de Chine à Pretoria. Ce dernier a clairement dit que son pays avait exhorté l’Afrique du Sud à empêcher cette visite sous peine d’altérer de bonnes relations bilatérales.

La Chine est en effet devenue un investisseur et un partenaire commercial énorme dans le pays.

Les lauréats et le comité du prix Nobel ont eux menacé de ne pas participer à la conférence si la décision était maintenue. La décision est maintenue et la conférence simplement annulée.

 

Pour conclure, sachez que la rumeur a un prix. La famille du moine suicidé (Cf. infos du 22 mars) recevra une compensation financière de deux cent mille yuans chinois (23 000 €). Or le gouvernement local avait bien affirmé que c’était uniquement une simple rumeur sur la mort de ce moine prisonnier qui avait provoqué les grandes manifestations (et arrestations) à Ragya.

 

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