Condamnation à mort et peines de prison à Lhassa

Sonam Tsering (photo : tchrd)

Sonam Tsering (photo : tchrd)

Mardi 25 mai : à Lhassa, la capitale tibétaine, un tribunal chinois a prononcé une peine de mort avec sursis à l’encontre d’un Tibétain âgé de 23 ans pour son implication présumée dans les soulèvements anti-Chine de mars 2008.


Selon le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy (TCHRD), le tribunal populaire intermédiaire de Lhassa a condamné à mort le 25 mai 2010, Sonam Tsering, Tibétain de 23 ans, avec deux ans de sursis, en vertu des articles 289 et 263 de la Loi Pénale de la République Populaire de Chine.


Ce même Tribunal a également condamné cinq autres Tibétains (Tashi Choedon, Kelyon, Yeshi Tsomo, Tayang et Tsewang Gyurmey) à de longues peines de prison allant de 3 à 7 ans en vertu de l’article 310 de la Loi Pénale de la République Populaire de Chine pour avoir fourni une cachette secrète à Sonam Tsering d’après le Lhassa Evening New (en chinois).


Toujours selon le Lhassa Evening New, Sonam a été inculpé pour avoir participé aux « émeutes et pour avoir incité le public à l’insurrection le 14 mars 2008 ».


« Il a joué le rôle de leader en incitant des centaines de personnes à se soulever en mettant le feu à des voitures et à des magasins et à renverser des véhicules de police », indique le rapport.


Il a également été accusé d’avoir brandi un couteau tout en criant des « slogans anti gouvernement » en étant juché sur une voiture de police. Selon les médias chinois, un dommage d’environ 40 millions de yuans a été causé à cause de l’émeute.


Les cinq autres Tibétains ont été accusés d’avoir fourni « une cachette à un criminel recherché » et de lui avoir procuré une assistance pour une éventuelle fuite vers l’étranger.


Sonam Tsering est le fils de Tsering Samdup (son père) et de Yangkyi (sa mère) et appartient à une famille semi-nomade de la municipalité de Rachap, district de Payul dans la « Préfecture autonome tibétaine de Kardze (province du Sichuan).


Sonam serait arrivé à Lhassa à la fin de 2007 à l’occasion d’un pèlerinage et y serait resté. Lorsque la contestation populaire a éclaté à Lhassa en mars 2008, il s’y est investi activement. Il a été arrêté à la mi-octobre 2009, 17 mois après le soulèvement de Lhassa.


Avec cette nouvelle condamnation, ce sont sept Tibétains qui ont été condamnés à la peine capitale dont deux déjà exécutés. En octobre de l’année dernière, la Chine a confirmé qu’elle avait exécuté deux Tibétains pour leur rôle dans les troubles de 2008.


D’après le TCHRD, environ 450 Tibétains ont été condamnés à des peines d’emprisonnement diverses pour leur participation dans les soulèvements qui ont éclaté à travers tout le Tibet en 2008 contre le gouvernement de la République Populaire de Chine.


Pour le TCHRD, le soulèvement généralisé au Tibet en 2008 a été une manifestation « spontanée des Tibétains suite au ressentiment accumulé au fil des décennies d’une politique inique » menée par le gouvernement communiste chinois.


Le TCHRD condamne le gouvernement chinois et sa propagande pour avoir « dépeint maintes fois le soulèvement populaire tibétain comme une activité criminelle » aux yeux de la communauté internationale ce qui permet de justifier la répression violente qui s’en est ensuivie.

source : Phayul

 

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